Mégalopolis : un raté à 130 millions de dollars
- Paul-Lionel Quiviger
- 25 mai 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 mars

Alors âgé de 85 ans, Francis Ford Coppola se prépare à faire face à un flop monumental en salle pour Mégalopolis, son dernier film présenté au festival de Cannes. Scénario abracadabrantesque, grandes attentes pour une grande déception et doutes sur la suite de la carrière du cinéaste… Nous sommes allés le voir. Analyse d’un raté à 130 millions de dollars.
Le réalisateur du Parrain a décidé de puiser ses nouvelles inspirations en Italie. Plus précisément dans la Rome antique. Mais dans une version rétrofuturiste. C’est donc dans la ville imaginaire nommée New Rome que le scénario de Mégalopolis se déroule.
Point de départ de l’histoire : une querelle entre les deux principaux protagonistes : Franklyn Cicero (Giancarlo Esposito) et César Catilina (Adam Driver). Le premier est maire de New Rome et veut transformer sa municipalité en un casino géant. Le deuxième est un idéaliste qui souhaite que sa ville de cœur serve d’exemple au monde et « fasse rêver les gens. »
Entre jeux d’amour, humanisme contre technocratie et conquête du pouvoir, Mégalopolis donne l’impression d’en faire beaucoup trop… pour pas grand-chose de compréhensible in fine.
Tout laisse à penser que Mégalopolis va provoquer l’une des plus grandes craintes des férus de cinéma : le syndrome du what the fuck. Alors que la signature de Coppola est suffisante pour ameuter les spectateurs dans les salles obscures, la déception des adeptes de science-fiction peut déjà se faire ressentir. Les critiques sont unanimes pour ceux l'ayant vu en avant-première.
Mégalopolis est un film qui, à l’instar de nombre de productions américaines, a mis le paquet sur la forme et l’esthétisme. Problème de fond : son scénario est incompréhensible, bien qu’original. Forcé de le reconnaître !
40 ans d’attente pour 2 heures 20 de cauchemar
Superpouvoirs des personnages principaux, conflit entre deux visions classiques du cinéma vue et revue : le gentil et le méchant. Le tout saupoudré avec une histoire d’amour tragique façon péplum suivie (pourquoi pas !) d’un satellite qui va s’écraser sur la terre… Les 40 années de travail qui ont permis à Coppola de réaliser ce film semble avoir fait impasse sur le plus important : la cohérence du script. Ce que Télérama rappelle à ses lecteurs lors de la publication d’une critique incendiaire. Ce qui réduit, un peu plus, les chances de ce film de déjouer les pronostics faites par les plumes sans pitié des cartes de presse vertes.
Quant aux fans de l’univers Coppola, ils sont à la fois rassurés… et inquiets. Car, si tôt, Mégalopolis a été présenté lors de la 77ᵉ édition du festival de Cannes, où il compte repartir avec la Palme d’or, son réalisateur est déjà sur un autre film. De quoi alimenter la curiosité de ses adeptes. Parce que si Mégalopolis fait plouf dans les salles de cinéma, comme le prédit une grande partie de la presse, quand sera-t-il du prochain long métrage de l’aventurier d’Hollywood ?
Un budget hors normes
Avant de parler de la prochaine production du cinéaste, retour sur un des films les plus chers de l’histoire du 7ème art. Puisque ce sont 130 millions de dollars qui ont été débloqués pour financer Mégalopolis. Des fonds alimentés avec les deniers personnels de l’équipe de réalisation. De quoi susciter encore plus d’inquiétudes des fervents supporters de Coppola sur la suite de sa carrière si jamais Mégalopolis rencontre un méga échec au boxoffice.
En attendant sa sortie dans les salles obscures, qui n’a pas encore été annoncée officiellement, le réalisateur de 85 ans espère pouvoir « tenir encore 20 ans ! » et continuer d’améliorer ses films, voire à réadapter ses anciens succès comme Le Parrain, Apocalypse Now, ou encore Supernova…
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